Hier matin, vers 11h, nous pénétrons dans les bains Gellért, récemment rénovés.
Pour moins de deux heures, l'entrée coûte 3000 forint (12 € environ). Ce n'est pas cher pour nous mais ça l'est pour les Hongrois, le SMIC étant à moins de 500 € ici. C'est la raison pour laquelle de nombreux Hongrois se munissent d'ordonnances médicales leur autorisant un accès gratuit.
Dès l'entrée, l'architecture Art Nouveau est majestueuse. Au plafond, des rosaces, dans le hall, des colonnes torsadées, des statues de femmes nues, des incrustations de céramique. Yo et moi empruntons un long couloir qui longe, en contrebas, les bassins. A travers des hublots, nous apercevons des pieds, et des corps qui flottent. C'est assez surréaliste.
Nous nous séparons le temps des vestiaires où je me perds, bien sûr, et nous retrouvons dans une salle immense.
Nous plongeons dans un premier bassin, waouh, c'est froid, nous ressortons en hâte et en choisissons un autre, bien plus peuplé (et plus chaud). Nous y restons un long moment à discuter de la chance des Hongrois d'avoir la possibilité de se détendre dans des endroits aussi beaux. L'Allemagne aussi possède une tradition thermale. Je me souviens des bains à Stuttgart et de ma visite des thermes de Baden-Baden.
Quel dommage que de tels endroits n'existent pas en France, ou soient en tout cas reservé à des classes sociales aisées. Nous avons pourtant, nous aussi, eu des thermes romains. Pourquoi avons-nous perdu, en France, le culte du bien-être ? Poids de la religion judéo-chrétienne, qui culpabilise le plaisir ? Pourtant, les Hongrois sont catholiques à 80 %.
Peu après, nous perdons un peu de temps à chercher le sauna. Il n'est pas mixte et nous convenons de nous retrouver dans le même bassin vingt minutes plus tard. Je pénètre dans une autre grande salle, il y a des femmes nues, d'autres habillées. Peu d'étrangères, à première vue. Je reste quelques minutes dans le sauna, puis me plonge dans un bassin à 36 degrés, un autre à 38. Deux degrés seulement mais quelle différence dans le ressenti de la chaleur !
Yo m'attend déjà dans le bassin. Nous offrons nos épaules et notre dos à des cascades chaudes et délassantes.
Lorsque nous ressortons un peu plus tard dans le froid mordant de la ville, nous rejoignons, en tramway, RLB dans les faubourgs de Budapest, pour un déjeuner avec ... Tom Hanks ! Mais ce sera le sujet de mon prochain billet ...